Qu’est-ce que le cancer?

Comprendre le processus de cancérisation (le début d’un cancer) n’est pas chose facile. Plusieurs chercheurs y ont déjà consacré leur carrière. On en connait actuellement beaucoup plus qu’il y a quelques années, mais il en reste beaucoup à découvrir.

Les cellules normales

Pour comprendre ce qu’est un cancer, il faut tout d’abord savoir ce qu’est une cellule normale. La cellule est une brique dans l’immeuble qu’est notre corps. Les cellules regroupées forment les organes. Elles travaillent ensemble avec une précision époustouflante afin de nous garder en vie. Ces cellules contrôlent leur propre croissance et leur multiplication afin de maintenir l’harmonie du corps. Le centre de contrôle de la cellule se retrouve dans le noyau. Il contient le matériel génétique de la cellule, entreposé sous forme d’ADN (acide désoxyribonucléique). L’ADN est donc en quelque sorte un grand livre qui dicte à la cellule quoi faire et quoi ne pas faire.

Le cancer est une multiplication anormale de cellules devenues anormales.

Des briques de notre immeuble installées de façon désordonnée diminueront la stabilité de la construction (de nos organes). Si rien n’est fait pour remédier au problème, l’immeuble risque de s’effondrer (décès).

On ne connaît pas exactement ce qui provoque ces dérèglements importants, mais nous connaissons quelques éléments de la réponse.

Au cours des dernières années, certains éléments ont été identifiés comme étant nécessaires à la cancérisation:

Autosuffisance en signaux de croissance : Les cellules ont besoin de signaux leur disant de croître et de se multiplier. Sans ces signaux, elles cessent de se reproduire. Les cellules cancéreuses n’ont plus besoin de ces signaux pour “pousser”.

Insensibilité aux signaux inhibiteurs de la croissance : Les cellules normales cessent de croître lorsqu’elles reçoivent un signal leur disant de cesser de croître. Les cellules cancéreuses ignorent ces signaux.

Capacité à éviter l’apoptose : Les cellules normales s’autodétruisent, ou se suicident lorsqu’elles deviennent trop abîmées. Ce processus s’appelle apoptose. Les cellules cancéreuses ne suivent pas cette règle.

Capacité de se répliquer indéfiniment : Après un certain nombre de divisions, les cellules normales perdent la capacité de se multiplier. Les cellules cancéreuses n’ont pas cette contrainte.

Induction de l’angiogenèse : Les cellules cancéreuses peuvent induire la formation de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse), leur permettant de “s’alimenter” plus efficacement.

Capacité à former des métastases : Un cancer peut se répandre ailleurs en créant des métastases. Ceci sera abordé plus loin.

Dérégulation du métabolisme énergétique cellulaire : Les cellules cancéreuses semblent utiliser un système énergétique déréglé.

Capacité à éviter une destruction par le système immunitaire : Dans un monde idéal, le système immunitaire reconnaît les cellules cancéreuses et les élimine. Les cellules cancéreuses ont la capacité de devenir invisibles à l’oeil du système immunitaire, les laissant se développer.

TEP scan d'un cancer du poumonLa cellule devenue cancéreuse a acquis ces propriétés en accumulant des mutations, c’est-à-dire des changements dans son matériel génétique. Il est très difficile de trouver la cause précise de ces mutations. De plus, les cellules normales peuvent habituellement les réparer sans problème; il faut donc également expliquer pourquoi ces cellules ne peuvent plus se réparer. Ceci illustre une minime partie de la complexité du cancer et pourquoi des milliers de chercheurs dans le monde y consacrent leur carrière.

Facteurs de risques de cancer

Nous connaissons par contre certains éléments qui augmentent ou diminuent ce risque. Dans le jargon médical, ceci s’appelle facteurs de risque. Avoir un facteur de risque ne garantit pas qu’une personne va développer un cancer.

Facteurs de risque connu

  • Tabac
  • Obésité
  • Sédentarité
  • Amiante
  • Radon (un gaz présent dans certains sous-sols)
  • Exposition au soleil
  • Âge
  • Histoire familiale de cancer

Vous pouvez constater que certains facteurs de risque sont modifiables, c’est-à-dire que vous pouvez avoir un impact sur ceux-ci. D’autres, par exemple l’âge et l’histoire familiale, ne peuvent être modifiés.

Lorsque le cancer est en place, modifier ses habitudes de vie ne permet malheureusement pas de le guérir; “Le mal est fait”. Dans plusieurs cas par contre, modifier les facteurs de risque en association avec des traitements peut augmenter les chances de succès. Par exemple, arrêter de fumer ne permettra pas de guérir un cancer du poumon en soi, mais augmente les chances de succès d’un traitement. Il en va de même pour l’alimentation.

Métastases

Le cancer peut également se répandre ailleurs, c’est-à-dire se métastaser (créer des métastases). Par exemple, on dit d’un patient dont un cancer du poumon s’est métastasé au cerveau qu’il a des métastases au cerveau de son cancer du poumon et non un cancer du cerveau. La distinction semble peu importante, mais est primordiale aux yeux de votre médecin puisqu’il y a une différence importante sur les traitements proposés.

Conclusion

Ce billet illustre bien la complexité du cancer. Vous pouvez donc comprendre pourquoi nous ne découvrons jamais une seule « cure » pour le cancer, mais bien des combinaisons de traitements pour attaquer le cancer à ses points faibles, « là où ça fait mal ». Pour ce faire, la radiothérapie demeure un des outils les plus efficaces!

Vous voulez en savoir plus sur le cancer et les stades? Voyez un autre billet sur le sujet.

Vous préparez une consultation avec un radiooncologue? Voici comment vous y préparer.

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