5 mythes sur la radiothérapie
|La radiothérapie est une modalité de traitement du cancer méconnue. Se fier à l’expérience d’un proche ou d’une connaissance est risqué: la radiothérapie est différente d’une personne à l’autre, d’un cancer à l’autre et est même spécifique au stade d’un cancer. Il est difficile d’expliquer toutes ces nuances, mais voici les 5 mythes que je dois le plus souvent démystifier auprès de mes patients.
La radiothérapie rend radioactif
La très grande majorité des traitements de radiothérapie ne rendent aucunement radioactif. La radiation est générée par l’appareil et passe au travers du patient à la vitesse de la lumière. Lorsque le traitement est terminé, l’appareil s’éteint et il n’y a plus de radiation. Vous pouvez donc être près de vos proches et passer près de détecteurs de radiation (aéroports, frontières) sans aucun problème. L’exception est le traitement de curiethérapie par implants permanents utilisé pour certains cancers de la prostate.
La radiation brûle le cancer
Il s’agit d’une comparaison fréquemment utilisée, même par plusieurs collègues médecins, mais qui est fausse. Bien qu’il est vrai que la réaction cutanée suite à une radiothérapie d’un organe se situant près de la peau peut s’apparenter à une brulure, le traitement comme tel ne produit pas de chaleur ni de fumée. La radiothérapie fonctionne en brisant l’ADN des cellules cancéreuses, qui meurent en essayant de se diviser par la suite. La réaction cutanée, si présente, s’appelle dermite radique. Elle peut s’apparenter à un coup de soleil. Votre radiooncologue pourra vous estimer le risque de la développer selon les paramètres du traitement.
On ne peut avoir la radiothérapie qu’une seule fois
Certains organes sont en effet limités en terme de tolérance à la radiation. Les risques de développer des problèmes augmentent lorsque des doses de radiation précises sont dépassées. Par contre, seul votre médecin radiooncologue peut évaluer ces risques en étudiant les caractéristiques des traitements antérieurs (dose totale, dose aux organes, site traité…). À titre indicatif, il est tout à fait réaliste d’effectuer un traitement à visée antalgique (contre la douleur) pour une métastase osseuse à la hanche, même si un traitement à haute dose aux poumons a déjà été effectué. Un retraitement à cette même hanche pourra également être effectué par la suite, si nécessaire.
Les traitements commenceront aujourd’hui
Sauf dans de rares cas, la préparation des traitements de radiothérapie nécessite une préparation de quelques jours. Tout d’abord, un scan de planification doit être effectué. Par la suite, l’équipe préparera une radiothérapie optimale et sécuritaire. Après plusieurs contrôles de qualité, le médecin autorisera le plan et vous pourrez débuter vos traitements. En tout, il n’est pas rare de devoir compter d’une à trois semaines avant de débuter les traitements. Sachez qu’il est très rare qu’un cancer évolue pendant ce temps, et que les bénéfices de “prendre le temps” de créer un plan de radiothérapie de qualité surpassent amplement les inconvénients.
Le nombre de séances de radiothérapie recommandées lors d’un traitement est en fonction de la gravité du cancer
De très nombreux facteurs sont considérés par le radiooncologue lorsqu’il prescrit la radiothérapie. Le nombre de séances n’est aucunement représentatif de la gravité du cancer. Le radiooncologue détermine le nombre de séances recommandées en fonction de grandes études effectuées au cours de nombreuses années qui ont démontré l’effet recherché. Un traitement peut nécessiter d’une seule à plus de 38 séances de radiothérapie! Votre radiooncologue discutera avec vous des différentes options de traitement spécifiques à votre situation.